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Yann Lemeux

Autonomie de la personne accompagnée

Auteur de cet article : Yann Lemeux - publié initialement en 2015




Bonjour.


J'ai envie aujourd'hui de partager avec une réflexion issue de mon expérience de thérapeute.


Je lis souvent des posts sur des forums sur les "performances" du thérapeute, sur ses "doutes" quant à ses qualités techniques, surtout en hypnose (telle induction ? tel protocole ? Profondeur de transe ? blabla). On s'en "tape" du thérapeute, non ? C'est bien le client qui compte ....


Ma conviction est que le premier devoir, la première compétence du thérapeute est de bien garder à l'esprit que le client est autonome, responsable de son changement ou de son non changement et respecter cette autonomie, ces choix qui appartiennent au client. Sa décision lui appartient.


Pour faire court et provoc, on se fiche du thérapeute tantqu'il respecte ce postulat de départ susmentionné. Beaucoup, surtout en hypnose, focalisent sur leurs performances hypnotiques (quelle lévitation de main ? quelle autre effet hypnotique ? quelles suggestions ? comment je me la pète ? ... ). La vérité, c'est que nous, thérapeutes qui utilisons l'hypnose comme outil parmi tant d'autres, nous ne sommes pas là pour faire le grand show. Je laisse ce rôle à Mesmer (que je respecte). L'hypnose c'est une des facultés du client.


Pour moi, c'est l'indice de confiance qu'accorde le thérapeute à son client qui change tout. Plus cet indice est élevé, plus l'indice de confiance du client pour changer (même sans thérapeute, qu'on se le dise), permettra à son client d'augmenter son indice de confiance en lui-même. Le client a même le choix de ne pas changer : c'est sa décision et sa liberté … question d'humilité.


Ci-dessous un extrait qui illustre mon propos : extrait (traduction) d'une intervention de Marie-Louise Von Franz (élève et continuatrice de CG Jung) donnée en 1976 à Los Angeles :

"Il est tout à fait inutile que le médecin (thérapeute) soit là pour comprendre, car c'est alors le médecin (thérapeute) qui comprend et non le patient (client).


Toute consultation de guidance* diminue la capacité du patient à acquérir une maturité suffisante. De notre point de vue, toute consultation de guidance est donc une erreur, car elle affaiblit le patient, qui dépend de l'analyste (du thérapeute) pour trouver une explication : on l'infantilise, avec un papa ou une maman qui le surveillent et lui viennent en aide lorsque les choses deviennent dangereuses (avant qu'il soit confronté au danger), plutôt qu'il n'apprenne de lui-même en vivant sa propre expérience. Il vaut mieux faire attention, aller moins loin, mais y aller seul et regarder les choses en face. Voilà ce qui rend adulte (responsable et autonome) : être seul à faire face, devoir s'éveiller, décider tout seul ce que doit faire son esprit ou son cœur dans une situation périlleuse. Voilà ce qui nous fait grandir, et non que quelqu'un nous prenne par la main et nous dise : "en fait, cette situation devient maintenant périlleuse, il faut réagir de telle manière."


Marie-Louise Von Franz - Extrait d'une conférence donnée à Los Angeles en 1976

* La guidance est l'assistance apportée à un ou plusieurs enfants en difficulté afin de leur venir en aide.

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